Établissements LEPOUREAU
CONTEXTE
L’identification individuelle électronique des ovins a été rendue obligatoire en 2010. Elle permet de faciliter et de fiabiliser les enregistrements d’animaux d’un point de vue administratif. Des outils de lecture et de valorisation ont été développés et testés afin d’aider les éleveurs, mais aussi les acteurs de la filière, à répondre à la réglementation, à améliorer le suivi des troupeaux et à échanger des données.
Les établissements Lepoureau regroupent le centre d’allotement basé à Melay, Chemillé-en-Anjou (49) et l’abattoir Sovileg basé à Thouars (79). Ils ont mis en place en 2019 un système informatique commun basé sur l’identification électronique, unique en son genre. De la collecte à l’abattage, en passant par le centre d’allotement, les animaux sont identifiés. Un processus qui permet, à tous les maillons de la chaîne, de réduire les erreurs de saisie, de gagner du temps et d’assurer la traçabilité des animaux et de leur origine.
ILS NOUS RACONTENT
“ Nous pouvons savoir, de l’achat à la vente, quelle marge et quelle rentabilité nous avons à l’individu «
Julien TATIN, acheteur aux Établissements LEPOUREAU
Comment fonctionne la collecte d’animaux ?
« Les lots d’agneaux achetés chez les éleveurs en ferme sont tous automatiquement scannés et la donnée est directement envoyée dans notre système informatique. Ainsi, chaque animal acheté, avant même qu’il soit arrivé au centre, est rentré dans le système informatique. Une fois arrivés sur le site, les animaux sont à nouveau triés en fonction de leurs qualités et de leur destinée. »
Qu’est-ce que vous apporte le système de traçabilité, mis en place au centre d’allotement et à l’abattoir ?
« Les boucles électroniques nous sont surtout utiles pour savoir en temps réel quels animaux ont été achetés et surtout, où ils sont : au centre ou à l’abattoir. Le fait d’avoir le bouclage électronique et tout le système informatique associé nous permet de connaître la rentabilité individuelle de tous les animaux. Nous pouvons ainsi savoir, de l’achat à la vente, quelle marge et quelle rentabilité nous avons à l’individu. »
Qu’est-ce que le système apporte à l’éleveur ?
« Ce système de bouclage et de transmission d’informations électroniques nous permet d’avoir un retour très rapide de l’abattoir. Immédiatement après la tuerie, nous pouvons analyser les données reçues, le classement, le poids, l’état d’engraissement et faire un retour à l’éleveur par rapport au lot qu’il a sorti. Nous pouvons vérifier avec lui si ça correspond ou non à ses attentes. Ce retour peut lui permettre d’adapter ses pratiques si besoin. »
“ Notre exigence de traçabilité porte sur 100 % des agneaux abattus «
Jean-Maurice LECOMTE, Directeur de l’abattoir Sovileg
L’abattoir est équipé d’une antenne de lecture de boucles d’identification. Comment fonctionne ce matériel ?
« Nous avons fait le choix d’investir dans l’antenne en 2019 pour sécuriser nos apporteurs sur la traçabilité des animaux abattus. Le système étant fixe, nous pouvons assurer la juste chronologie de lecture des boucles et l’adéquation avec l’animal abattu. Avant, nous avions un bâton, le système était mobile et moins fiable. Dans la chaîne, la carcasse de l’animal se présente devant l’antenne qui lit le numéro de boucle. L’opérateur voit le nom de l’éleveur, le cahier des charges et vérifie qu’il correspond bien au lot mis en tuerie. »
En quoi ce matériel est-il utile pour l’abattoir ?
« Ce matériel est essentiel pour la traçabilité et garantit le juste agneau par rapport à la lecture de boucle. Aujourd’hui, avec les services qualité et les services vétérinaires, notre exigence de traçabilité porte sur 100 % des agneaux abattus. Nous pouvons démontrer tout de suite, par ce système, l’origine de l’élevage de l’animal. »
En quoi rassure-t-il les apporteurs ?
« C’est sur lui que repose leur rémunération. À la fin de l’abattage, nous éditons un ticket de pesée avec l’ensemble des pesées individuelles : identifications, poids et classification de chaque animal. C’est ce qui permet, sur la grille d’achat, de rémunérer l’éleveur. »
“ Nous avons un visuel approfondi de ce qui se passe chez l’éleveur et de ce qui se passe à l’abattoir «
Hélène LEPOUREAU, assistante de direction aux Établissements Lepoureau
Au niveau administratif, comment fonctionne le système informatique basé sur l’identification électronique mis en place sur les deux sites ?
« À l’arrivée des animaux collectés, j’ai leur identité dans mon système informatique. Quand nous envoyons ensuite un camion d’animaux à l’abattoir, je transmets en amont les informations au système informatique de l’abattoir : le nombre de bêtes, les certifications, etc. Une fois que tous les animaux sont abattus, avec les certifications et tous les contrôles qualité effectués, nous recevons, en retour, les informations directement dans notre système informatique. »
Comment faisiez-vous avant ?
« Avant, c’était papier et crayon. Nous n’avions pas d’identification individuelle, nous fonctionnions par lot. Nous avions moins de précision et nous ne pouvions pas faire de retour aux éleveurs comme aujourd’hui. Il pouvait également y avoir des erreurs que nous n’avions pas relevées. »
Que vous apporte ce système ?
« Il nous fait gagner du temps aux expéditions des animaux du centre vers l’abattoir, puisque nous ne faisons plus de bons de livraison manuels. Pour moi, la facturation à l’abattoir est devenue automatique. De mon côté, j’ai bien gagné un ou deux jours de travail dans ma semaine et à l’expédition, nous avons bien gagné une à deux heures par jour. Avant, le personnel était obligé de refaire les étiquettes d’abattoir à la main. C’est un gain de temps précieux dans l’organisation du travail et nous évitons les erreurs de saisie. »
Quel est l’avantage pour les apporteurs et notamment les éleveurs ?
« C’est très intéressant pour eux d’avoir la certification sous forme électronique parce que nous sommes sûrs de ce que nous avons, ce qui nous permet de remettre à l’éleveur tous les documents nécessaires à son contrôle PAC, avec toutes les boucles inscrites dessus. C’est pareil pour la facturation, les données sont fiables. Pour le carnet d’agnelage aussi c’est intéressant pour l’éleveur de connaître les lots qui sont partis.
Avec ce système, les éleveurs n’ont qu’à reprendre les documents que nous leur fournissons. »
Quatre ans après sa mise en place, êtes-vous satisfaits de ce système ?
« Nous ne reviendrons jamais en arrière. Au niveau du gain de temps déjà, et parce que nous avons un visuel approfondi de ce qui se passe chez l’éleveur et de ce qui se passe à l’abattoir. Nous avons vraiment toutes les informations. »
GP-FR-NON-230900034