GAEC HELLOT
CONTEXTE
Les boucles d’identification électronique ne sont pas obligatoires en élevage bovin lait, mais de plus en plus d’éleveurs investissent et équipent leur cheptel. Leur objectif est de faciliter et fiabiliser tous les enregistrements d’informations de leurs animaux par l’utilisation de logiciels de gestion de troupeau, salle de traite, de lecteurs de boucles, ou encore, de balances connectées. Ainsi, ils s’assurent de répondre au mieux à la réglementation et d’améliorer le suivi de leur troupeau.
Olivier Hellot, producteur de lait à Mauquenchy en Seine-Maritime, s’est lancé dans le bouclage électronique de son cheptel. L’éleveur a profité de l’installation d’un roto de traite pour investir dans ce système d’identification électronique. Les animaux sont reconnus dès leur entrée en salle de traite. Olivier Hellot y voit plusieurs bénéfices : meilleur suivi des animaux, confort de travail et sérénité.
IL NOUS RACONTE
Quand avez-vous décidé d’investir dans cette nouvelle salle de traite ?
« On a commencé à parler de ce projet en 2015-2016 puis on l’a mis en route en 2019. Avec mon frère, on arrivait à un âge où se posait la question, soit d’arrêter l’élevage, soit d’investir dans un nouveau matériel de traite. C’est ce qu’on a fait avec l’acquisition d’un système roto intérieur 24 places et, pour avoir des compteurs à lait, on a choisi d’équiper nos vaches de boucles électroniques. »
“ J’ai investi pour partir à la retraite en meilleure condition physique «
Olivier Hellot
À quoi sert la boucle électronique ?
« Quand les vaches s’installent, leur boucle est scannée par le portique puis leur numéro s’affiche sur le compteur à lait individuel. Ça permet déjà de savoir à quelle vache on a affaire, notamment pour les salariés qui traient occasionnellement chez nous. Et quand on a des vaches fraîches vêlées, on n’a pas besoin de les chercher sur le quai de traite, on les repère immédiatement. Tout s’affiche devant soi. Le compteur calcule la moyenne de production des traites précédentes et donne l’alerte au moment du décrochage, si la vache a produit 20 % de moins que sa moyenne. D’autre part, on a profité des boucles électroniques pour installer une porte de tri automatique en sortie de traite. Je la programme directement à partir du compteur à lait de la vache que je veux isoler. Le panneau scanne la boucle de la vache, puis la porte s’ouvre dans le couloir et la dirige dans un box. »
Qu’est-ce que vous apporte ce nouveau système de traite avec identification électronique dans votre organisation de travail ?
« C’est simple, on a gagné une heure et une personne matin et soir. Avant, la traite durait trois heures, aujourd’hui, avec la traite en roto 24 places, ce n’est plus que deux, et nous trayons seul. Les vaches sont identifiées à l’entrée, on vérifie facilement la quantité de lait donnée et à la sortie, s’il n’y a pas d’alerte, on sait que la traite s’est bien passée. C’est sécurisant pour avoir un bon rythme de traite. Notre suivi de troupeau est amélioré grâce à ces données journalières : si une vache est en défaut de production, je peux porter un œil particulier et lui faire un soin. Je me concentre sur les animaux à problème. Avec les portes de tri, on ne perd plus de temps à isoler les vaches au cornadis comme on faisait avant. Nous avons aussi profité du renouvellement de la salle de traite pour renouveler notre DAL. »
Pourquoi avoir renouvelé le DAL ?
« Le DAL précédent avait douze ans, il montrait des signes de faiblesse. Il fonctionnait avec un collier que l’on devait associer au numéro de boucle de chaque veau sur l’appareil. Ça nous prenait 5 mn par veau. Quand on a pensé au renouvellement, on était déjà en réflexion sur le roto avec reconnaissance électronique, aussi, la boucle électronique est venue naturellement dans les équipements nécessaires pour la reconnaissance au DAL. Aujourd’hui, le veau entre dans la case, on lui montre le DAL une fois, l’automate reconnaît, grâce à la boucle électronique, qu’il y a un nouveau bovin dans la case et lui donne la ration qu’on a programmée pour les veaux de 14 jours. Et puis, jusqu’au sevrage, il va lui augmenter sa courbe de lait tous les jours et lui faire son plan d’alimentation. L’association boucle-collier était source d’erreur et avec la boucle, on évite les pertes de collier, chose qui arrivait parfois. Le veau n’avait pas pu boire, c’était embêtant. Aujourd’hui, je vérifie simplement les défauts de consommation dans l’automate, souvent c’est parce qu’il n’est pas en forme. C’est très rare qu’il ait perdu sa boucle. »
Le rebouclage du cheptel a-t-il été difficile ?
« Six mois avant la mise en route de la salle de traite, on a commencé à boucler les veaux. Puis deux mois avant, on y a consacré quelques heures, l’un qui débouclait, l’autre qui rebouclait. En période hivernale, comme toutes les bêtes étaient au cornadis, la démarche était facile. »
Ces équipements représentent un coût. Est-ce que vous vous y retrouvez ?
« Certes, mais le surcoût, de 70 cts par boucle, est minimal par rapport au service rendu. Par rapport au temps gagné ou au confort apporté, la question ne se pose même pas. Cet investissement est valorisé matin et soir, or, pour moi, le meilleur investissement, c’est celui qui sert tous les jours. La salle de traite quand a elle sera amortie à la retraite et nous permettra de partir en meilleure condition physique : on limite le temps de traite, les traumatismes au niveau des épaules et la pénibilité au quotidien. Comme tout équipement nouveau qui apporte du plus dans notre quotidien, on ne reviendrait pas en arrière. »